jeudi 9 février 2012

Rien n'est gagné ! ( Années 1990 à 2000 )

 Les plus grands acquis de ce siècle sont la conquête des droits civils et politiques et celui du droit à disposer de son corps. Cependant ce dernier droit reste à « parfaire » et est toujours menacé...
Ainsi, en 1998 Christian Baudelot note en conclusion sur Les nouvelles frontières de l'inégalité  une phrase qui résume parfaitement le problème qui continue de se poser :


«  En France comme dans la plupart des pays riches, s'est imposé, à l'école et au travail, une formule assez banale d'égalité dans la différence aux femmes les fonctions « prométhéennes » qui conduisent au pouvoir, à la maîtrise de la nature et aux affaires ; aux hommes les fonctions « rationnelles » de la « loi non écrite» qui s'incarne dans les services.  Aux hommes les fonctions dominantes, aux femmes les positions de dominée, à l'échelle de la société toute entière comme au sein de chaque corps de profession : Ainsi se trouvent maintenus, malgré des progrès absolus […] la hiérarchie entre les sexes et les représentations traditionnelles qui prétendent définir leurs vocations respectives. »

Ces mots dénoncent le fait que l'activité des femmes reste toujours très inégalement répartie : L'emploi féminin se situe toujours dans les services sociaux, personnels, et dans les sociétés de services,  mais même dans ces domaines, elles n'accèdent quasiment pas à des postes à responsabilité. 


5 Décembre 1990- Françoise Giroud nous parle de l'évolution de la condition féminine



                            

Ce déséquilibre s'explique par le choix des filles pour les filières plutôt littéraires et juridiques qui sont de plus en plus surchargées et donc de moins en moins demandées dans le domaine de l'emploi. Ces tendances des filles à choisir ces vocations sont dues à la socialisation primaire, durant laquelle les petites filles ont intériorisé des normes et des valeurs, ainsi que leur « rôle »  et leur « place » dans la société.

De plus, l'école est un lieu où toutes les pressions sociales sont regroupées et pèsent sur les individus qui évitent alors de faire des choix qui leur vaudrait une sanction sociale comme le rejet ou les moqueries. Une fille préfèrera donc s'orienter vers un métier «  féminin » pour ne pas être jugées par les garçons. 

Les femmes actives étant également pour la plupart des mamans, elles doivent toujours s'occuper des enfants. Ce sont d'ailleurs elles qui travaillent le plus à temps partiel afin de leurs consacrer du temps ( 31% contre 5,5% pour les hommes). Malheureusement, leur horaires de travail et celles des crèches et des assistantes maternelles coïncident mal. La réforme des 35 heures votée en 2000 arrangera ce problème, et permettra aux femmes de « jongler » avec la garde des enfants.

Néanmoins, les femmes assurent encore ce rôle de mère et de gestionnaire du foyer, car la répartition des tâches dans le couple reste très inégale. Certes, une faible augmentation du temps des hommes à faire le ménage a eu lieu, mais l'ensemble des tâches domestiques revient encore à 80 % aux femmes. La question de la famille, la gestion du foyer et la maternité sont donc un véritable frein pour la carrière d'une femme, et entrainent une réticence des employeurs à engager des femmes plutôt que des hommes..
La carrière se fait alors souvent au prix d'un renoncement à la maternité et à la vie de famille. 


                       

Pub Lexmark 1991

Changement ! La femme est enfin représentée sur un lieu de travail ce qui est une grande évolution publicitaire. L'inscription « 60% chef d'entreprise, 40% superwoman » démontre encore une femme polyvalente, qui effectue une double journée de travail ( c'est à dire qu'elle assure sa vie professionnelle la journée et s'occupe de sa vie familial le soir en rentrant ).


 

Au niveau du salaire, malgré que les lois occidentales garantissent l'égalité des salaires entre les sexes, la discrimination est toujours présente. Dans les métiers dits « féminins » , les salaires sont plus bas que dans les métiers masculins. On constate aussi qu'à emploi égal, une femme est presque toujours moins payée qu'un homme, et de même, à diplôme équivalent, les possibilités de carrières sont inégales.
Ces constatations peuvent s'expliquer par une faible syndicalisation des femmes qui se sentent « mal représentées » par des syndicats qui ne leur correspondent pas et qui sont souvent réticents à défendre leurs intérêts.
En politique, de nombreuses lois sont votées pour l'égalité professionnelle, et pour favoriser l'égal accès aux hommes et aux femmes aux mandats électoraux et fonctions électives. En dépit de ces progrès évidents, les femmes sont toujours minoritaires parmi les élus.

Pour ce qui est de la contraception et de l'avortement, les lois seront mises à jours pendant ces années car elles n'étaient pas assez adaptées.





La femme commence à apparaitre comme une nouvelle consommatrice, une femme qui ose et qui se fait plaisir. Elle ne consomme plus uniquement pour son mari et ses enfants mais consomme aussi pour elle-même, pour son bien-être. Il est donc courant de nos jours de voir la femme au centre de la publicité pour des produits tels que du parfum ou du maquillage, comme le montre cette affiche publicitaire pour promouvoir un parfum de la marque "Chanel". 

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